Gomphe de Graslin

Gomphus graslinii

CODE NATURA 2000 : E1046

Gomphe de Graslin. Photographie E. Champion

Le Gomphe de Graslin (ici une femelle), une espèce des cours d’eau calmes (photo : E. Champion)

 

STATUT

  • Annexe II et IV de la directive Habitats-Faune-Flore CEE 92/43
  • Protégé au niveau national
  • Livre Rouge National : Vulnérable
  • Liste Rouge Régionale : Vulnérable
  • Espèce déterminante en Poitou-Charentes

 

REPARTITION

  • Dans les Chaumes Boissières :

    La Cordulie à corps fin se reproduit dans la vallée de la Charente et sur certains de ses affluents : les Chaumes Boissières, à proximité, représentent des milieux de chasse (richesse en insectes au sein des peloises calcaires).
  • En France :

    Sa répartition mondiale se limite à la péninsule Ibérique et le sud-ouest de la France. Carte (Muséum national d’Histoire naturelle [Ed]. 2003-2006 . Inventaire national du Patrimoine naturel)

 

DESCRIPTION

  • Taille : abdomen : 31 à 38 mm (imago)
  • Imago : corps jaune à dessins noirs, yeux largement séparés. Appendices annaux à forte dent latérale chez le mâle.
  • Larve trapue et relativement applatie.
  • Cycle de développement : 3-4 ans

 

Gomphe de Graslin. Photographie P. Jourde

Le mâle, plus coloré (Photo : P. Jourde)

 

HABITATS FREQUENTES

Gomphus graslini est une espèce des cours d’eau calmes.

  • Les larves se tiennent enfouies à la surface des sédiments.
  • L’émergence se fait verticalement sur les parois des berges, la végétation rivulaire mais surtout les racines et troncs d’arbres riverains. L’exuvie se situe de 5 à 230 cm au-dessus de l’eau, généralement entre 40 et 80 cm.
  • L’imago, après une phase de maturation où il fréquente essentiellement les prairies alluviales, revient à la rivière une fois mature. Les cours d’eau choisis sont des rivières, assez profondes, larges de 5 à 80 m, aux berges boisées ou ouvertes.

BIOLOGIE

  • Activité :

    Imago diurne.
  • Reproduction :

    Les émergences s’étalent du 30/05 au 2/07. L’activité maximale autour des sites de reproduction semble se situer à la fin du mois de juin et au début de juillet. L’accouplement se forme en vol mais le couple se pose rapidement, soit dans la végétation, soit au sol.
  • Ponte :

    La femelle pont seule en tapant son abdomen dans l’eau.
  • Période de vol :

    De fin mai à début août.
  • Alimentation :

    Carnassier. La larve se nourrit de micro-invertébrés. L’adulte consomme des petits insectes volants.

MENACES

  • Altération de la ressource et de la qualité de l’eau (eutrophisation)
  • destruction des milieux (curage et fauche de la végétation rivulaire)
  • mise en culture des prairies alluviales
  • batillage dû à la trop grande vitesse des bateaux qui détruit les gomphes lors de leur métamorphose (les bateaux soulèvent des vagues de près d’un mètre. A chaque passage, ces lames emportent la majorité des insectes en cours d’émergence sur les berges).

 

En savoir plus...

  fiche du Cahier d’Habitats National

Auteur de la fiche : Philippe Jourde - LPO 2007

 

 

 

QUE PUIS-JE FAIRE POUR LE PRESERVER ?

 

  • Sur le site des Chaumes Boissières : maintenir la mosaïque de milieux, notamment ceux ouverts et préserver la végétation rivulaire, support des insectes en métamorphose

 

  • Sur le fleuve Charente :
    - réduire la vitesse de mon bateau, ou brider le moteur de mes bateaux de location : vitesse idéale : 4-5 noeuds, 6 noeuds maximum
    - utiliser des bateaux à fond plat, spécial "rivière" : les coques des bateaux de mer provoquent des vagues trop hautes qui sapent la berge  (battillage) et noient les libellules au moment de leur métamorphose
    - contrôler le respect des règlementations en matière de vitesse de navigation
    - préserver la qualité et la ressource en eau
    - restaurer des boisements rivulaires le long de la Charente