Cordulie à corps fin

Oxygastra curtisii (Dale, 1834)

CODE NATURA 2000 : E1041

STATUT

  •  Annexe II et IV de la directive Habitats-Faune-Flore CEE 92/43
  • Protégé au niveau national
  • Liste Rouge Mondiale : Vulnérable
  • Liste Rouge Nationale : Vulnérable
  • Liste Rouge Régionale : Quasi Menacé

REPARTITION

  • Dans les Chaumes Boissières :

    La Cordulie à corps fin se reproduit dans la vallée de la Charente et sur certains de ses affluents : les Chaumes Boissières, à proximité, représentent des milieux de chasse (richesse en insectes au sein des peloises calcaires).

 

  • En France :

    Espèce largement répartie dans la moitié sud de la France, plus rare au nord.
    Carte (Muséum national d’Histoire naturelle [Ed]. 2003-2006 . Inventaire national du Patrimoine naturel)

 

A QUOI RESSEMBLE-T'ELLE ?

  • Taille : abdomen : 33 à 29 mm (imago)
  • Imago : thorax vert métallique et abdomen sombre à petite taches jaunes médiodorsales.
  • Larve trapue à longues pattes.
  • Cycle de développement : 2-3 ans

 Cordulie à corps fin. Photographie P. Jourde

HABITATS FREQUENTES

Oxygastra curtisii est une espèce des eaux à courant faible, ponctuellement des eaux stagnantes.

  • Les larves vivent dans le système racinaire des arbres rivulaires et dans les sédiments proches de la berge.
  • L’émergence se fait généralement verticalement sur les supports disponibles (végétation rivulaire, terre nue des berges abruptes, troncs d’arbres, quais empierrés).
  • L’imago en maturation s’écarte de l’eau et peut-être observé en chasse dans des zones forestières.
  • Les individus matures se cantonnent le long de rivière à courant lent, aux berges au moins partiellement, voire totalement boisées.

BIOLOGIE

  • Activité :

    Imago diurne, parfois crépusculaire (soirée). Les mâles territoriaux sillonnent leur territoire en faisant des allers et retours réguliers le long des rives.
  • Reproduction :

    La période d’émergence s’étend du 8/05 au 8/06 au moins. Les densités de peuplement peuvent être importantes (max = 545 exuvies sur 25 m le 20/06/2004 à La Barde). La phase de maturation est d’une dizaine de jours. Après la formation du cœur en vol, l’accouplement se fait souvent dans le feuillage des arbres. La période de ponte est encore mal connue mais s’étend au moins du 30/06 au 15/07.
  • Ponte :

    La femelle dépose ses œufs seule, en frappant l’eau de son abdomen, souvent près des racines des arbres.
  • Période de vol :

    De début mai à mi août avec un pic de présence sur les territoires entre fin juin et début juillet.
  • Alimentation :

    Carnassier. La larve se nourrit essentiellement d’invertébrés. L’adulte consomme des insectes volants, parfois de grande taille (papillons).

 

MENACES

  • Altération de la ressource et de la qualité de l’eau (eutrophisation) ;
  • destruction des milieux (curage et fauche de la végétation rivulaire) ;
  • batillage dû à la trop grande vitesse des bateaux qui détruit les gomphes lors de leur métamorphose (les bateaux soulèvent des vagues de près d’un mètre. A chaque passage, ces lames emportent la majorité des insectes en cours d’émergence sur les berges).

 

En savoir plus...

fiche du Cahier d’Habitats National

Auteur de la fiche : Philippe Jourde - LPO 2007

 

 

QUE PUIS-JE FAIRE POUR LA SAUVER ?

 

  • Sur le site des Chaumes Boissières : maintenir la mosaïque de milieux, notamment ceux ouverts et préserver la végétation rivulaire, support des insectes en métamorphose

 

  • Sur le fleuve Charente :
    - réduire la vitesse de mon bateau, ou brider le moteur de mes bateaux de location : vitesse idéale : 4-5 noeuds, 6 noeuds maximum
    - utiliser des bateaux à fond plat, spécial "rivière" : les coques des bateaux de mer provoquent des vagues trop hautes qui sapent la berge  (battillage) et noient les libellules au moment de leur métamorphose
    - contrôler le respect des règlementations en matière de vitesse de navigation
    - préserver la qualité et la ressource en eau
    - restaurer des boisements rivulaires le long de la Charente